« Au cœur de l’identité numérique »

Enjeux, concept et périmètre de l’identité numérique

L’identité en ligne ou l’identité numérique, est plus que jamais au cœur de notre société. Elle permet aux citoyens et aux internautes d’accéder puis d’interagir avec une multitude de services en ligne publics ou privés. Chaque identité numérique vise ainsi à fournir un accès à un ou plusieurs pans de l’univers digital. L’identification en ligne est le plus souvent indispensable pour le fonctionnement de ces services, dont les mécanismes d’identification peuvent néanmoins sensiblement varier selon leurs besoins et finalités. L’identité numérique apparaît par conception contextuelle, c’est-à-dire générée sur mesure en fonction de chaque service en ligne.

Pour le grand public, le terme d’identité numérique est souvent complexe à appréhender. De façon généraliste, ce concept peut être défini comme toutes les formes aussi bien de présence que de traces qu’une personne génère lors de sa navigation en ligne. D’après cette définition, l’identité numérique représente ainsi le prolongement de l’identité physique, civile et sociale d’une personne, au sein de l’espace numérique. En d’autres termes, l’identité numérique est celle qui naît des interactions avec les systèmes d’information. Ces systèmes – aujourd’hui presque tous reliés à Internet – visent à fournir des services aux internautes, comme la recherche de démarches ou d’interactions en ligne plus fluides, simples et immersives.

Le périmètre des identités numériques semble donc proportionnel aux besoins d’identifications en ligne que produisent les internautes. Dès lors, l’identité numérique n’a pour périmètre et frontière que ceux produits par les services en ligne, en réponse aux besoins des internautes, qui génèrent à leur tour de nouveaux comportements numériques qui semblent synonymes d’une forme de liberté d’expression renouvelée grâce au numérique. Depuis les débuts d’Internet, de multiples technologies ouvertes tentent donc inlassablement de proposer aux internautes un accès plus global, libre, indépendant et interopérable entre les services en ligne qu’il héberge.

L’évolution de l’identité en ligne

La multiplication des possibilités d’interaction en ligne a rapidement et profondément fait évoluer certains comportements et mœurs sociaux. L’identité numérique semble aujourd’hui posséder sa propre inertie sociale et technologique, c’est-à-dire qu’elle s’auto-alimente en redéfinissant notre rapport au réel, désormais « phygital ». A cet égard, certaines évolutions technologiques fournissent un socle au service d’identités numériques plus fiables et résilientes, car issues d’organisations (re)connues et donc sources d’une confiance vérifiable et véritable. Au-delà des premiers identifiants numériques d’Internet, certes toujours utilisés, ces technologies l’identification en ligne de dernière génération proposent d’enrichir et de renforcer le caractère vérifiable d’une identité numérique, tout en assurant un haut degré d’interopérabilité entre divers services en ligne (souvent difficilement interopérables aujourd’hui).

Les promesses et les possibilités technologiques offertes par certaines technologies blockchains, couplés aux mécanismes de l’identité numérique distribuée (IND), permettent de repenser la manière de concevoir, de générer et d’exploiter l’identité en ligne des personnes physiques, des personnes morales ou encore celle des objets connectés. En plein essor, ces briques numériques impliquent des arbitrages technologiques, sociaux et juridiques, notamment au regard de la gouvernance de ces infrastructures, qui semblent ainsi s’inscrire dans le mouvement d’un Web 3.0, c’est-à-dire de dernière génération.

De la nécessité d’écosystèmes de confiance pour l’identité numérique

Quelques acteurs du monde privé ont la volonté de jouer, depuis plusieurs années, un rôle de fédérateur par le biais d’une vision centralisé et à visée commerciale, souvent guidée par une perspective essentiellement extra-européenne.

L’Alliance Blockchain France est donc né de cette volonté de proposer une approche radicalement alternative en construisant un Hub d’écosystèmes numériques de confiance, permettant de faciliter le partage de données vérifiables grâce à des infrastructures distribuées ou décentralisées. C’est donc la spécificité de cette initiative à but non lucratif de vouloir fournir, à l’échelle nationale tout en s’inscrivant dans une logique européenne, des infrastructures construites et gérées de façon mutualisée par ses membres. Ceux-ci se font confiance car tous adhèrent, au travers de cette association, à des valeurs communes qui se concrétisent par des règles de gouvernance transparentes et définies consensuellement.

Avec ses 17 membres fondateurs, cette association régie par la loi du 1er juillet 1901 fédère des acteurs publics, académiques et privés français pour favoriser l’émergence et le développement d’un écosystème 3.0 avancé concernant les registres électroniques distribués et les standards de l’identité numérique distribuée. Cet écosystème se construit de manière itérative en s’appuyant sur la participation libre et ouverte à tout acteur du champ économique, public ou social quelque soit sa taille, qui adhère aux principes qui sous-tendent cette volonté commune.

Sources (vérifiables)
  • Mariana de la Roche, Asa Dahlborn, et al. Navigating the Blockchain Landscape, Efforts to Demystify Distributed Ledger Technologies, 2023, disponible en ligne.
  • IN Groupe, Blockchain et souveraineté, les prémices d’une révolution de l’identité numérique, L’Observatoire sur ingroupe.com, 2021, disponible en ligne.
  • IN Groupe, La blockchain, un nouveau fondement pour la confiance numérique ? L’Observatoire sur ingroupe.com, 2021, disponible en ligne.
  • Thibault Langlois-Berthelot, La blockchain au regard du droit et de l’identité, Thèse de doctorat en droit et sciences sociales à l’EHESS, 2023 (DOI : 10.5281/zenodo.8398960 ; HALtel-04190658).

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